A la conquête des Andes

Publié le par Globelovers

Du 25 au 30 avril

 

 

Après le temps estival des Galápagos, l’avion nous ramène à Quito. Ses 2800 mètres d’altitude rendent le climat assez frais et humide, particulièrement en ce moment à cause des pluies quotidiennes (le mois d’avril est le plus pluvieux). Le retour est donc un petit peu dur mais nous gardons nos étoiles Galápagos plein les yeux !

 

Nous changeons de quartier par rapport à notre précédent séjour, en prenant un hôtel dans la vieille ville. La Posada Colonial est moins chère que le précédent hôtel et bien plus charmante car dans une vieille maison coloniale.

042 Quito - El Panecillo vu de notre hostalQuito est une halte nécessaire avant de repartir à la découverte des Andes Centrales et du sud du pays. Mais avant les Andes, nous prenons le temps d’aller le lendemain matin admirer le point de vue sur la ville depuis le Panecillo (ou petit morceau de pain). Sur cette colline à deux pas de la vieille s’élève une haute statue de la Vierge de Quito qui protège la ville. Du haut du Panecillo, on jouit d’une merveilleuse vue sur la ville étendue et sur les volcans alentour, et ce à condition que le temps soit dégagé. Par chance, un beau soleil est au rendez-vous ce matin-là et nous permet de profiter du panorama sur cette ville gigantesque qui s’est développée entre les montagnes tout en longueur, nous admirons également la vieille ville en contrebas dominé par la Basilique ; cependant les nuages au loin nous empêchent de voir la chaine des Andes et notamment le Cotopaxi. Nous avons hésité entre ce panorama et celui du téléphérique qui mène a une altitude de 4100 mètres, et permet d’aller jusqu’à 4700 mètres après 3h de marche, mais les quelques nuages nous en ont dissuadés. Et finalement depuis le Panecillo, nous apercevons le téléphérique dans les nuages bien gris, donc pas de regret.

 

047 Quito - plaza San FransiscoLors de notre retour dans la vieille ville, nous ne résistons pas à l’envie de refaire une ballade pour admirer les façades de style coloniale, mais cette fois avec un énorme soleil. Revoir façades et places, notamment la magnifique place San Francisco, ensoleillées plutôt que sous la pluie change tout. Nous revoyons même notre opinion un peu négative sur cette partie de la ville qu’on avait trouvée un peu survendue lors de notre première visite, mais qui est quand même un centre historique superbe. Quito reste quand même moins splendide que Carthagène ou les villes d’Amérique centrale à notre goût, mais l’animation locale des ruelles renforce beaucoup son charme.

 

 

TOUR DES VILLAGES ANDINS

 

Après ce dernier petit tour de la vieille ville de Quito, nous partons en direction de Latacunga. La route depuis Quito permet en temps normal d’admirer l’avenue des volcans : en effet la route Panaméricaine passe entre deux chaînes de montagnes où s’élèvent des volcans dont le Cotopaxi (5897m) ou les 2 volcans Iliniza (plus de 5100m). Mais en cette saison la vue est bouchée par d’épais nuages.

 

La ville de Latacunga au charme limité (à part deux places centrales plutôt jolie… rien à voir) est le point de départ pour la fameuse boucle de Quilotoa. C’est un itinéraire de montagnes à plus de 3300 mètres d’altitude, qui se fait en bus et à pied entre des villages typique des Andes équatoriennes. Quilotoa est le plus connu des villages à cause de sa lagune.

 

063 Quilotoa - vue sur le lac


Après une bonne nuit, nous laissons nos gros sacs à l’hôtel et partons avec quelques affaires chaudes et imperméables pour les jours à venir. Nous commençons par prendre le bus jusqu'à Quilotoa, mais il pleut tout le long du trajet. Nous ne pouvons donc pas profiter du panorama qui paraissait beau mais pas exceptionnel non plus. Lorsque nous arrivons à Quilotoa après 2h30 de route, il pleut toujours autant. Cela fait maintenant 48 heures qu’il pleut non–stop. Nous décidons donc de passer la nuit ici plutôt que de commencer la randonnée sous la pluie, en partant du principe qu’après 2 jours de flotte il fait souvent beau (dixit les locaux).

Nous cherchons alors une pension dans ce petit village de 200 mètres de long. La quatrième que nous visitons est la bonne : la pension Kirutwa se trouve dans une belle maison, avec une grande salle commune avec un poêle (pas encore allumé), des chambres avec un poêle à bois (le plus important car nous sommes a 4000m et il fait froid) les hôtes indigènes sont aimables. Et puis 8 dollars chacun pour le logis, le dîner et le petit-déjeuner, ça vaut le coup.

Une fois cette logistique réglée, nous nous rendons dans le restaurant communautaire situé à deux pas du point de vue sur la lagune, pour déjeuner. Dans la salle, nous sympathisons avec deux français des Pyrénées de l’âge de nos parents, Christine et Marc, qui courageux ont fait le tour de lagune le matin même : 6h sous la pluie, chapeaux bas. Le déjeuner s’attarde à mesure que chacun raconte ses petites histoires. Et puis le plaisir du poêle au fuel au milieu de la pièce qui réchauffe nos corps frigorifiés nous pousse à squatter. D’ailleurs nous ne sommes pas les seuls, les femmes locales dans leurs petits tenues traditionnelles andines se sont elles aussi groupées près de la chaleur. Quelle curieuse scène joyeuse de tous, locaux compris, nous serrer en cercle autour du poêle !

 

057 Quilotoa - tous autour du poele


En fin de journée, la pluie s’est calmée et c’est avec un immense plaisir que nous admirons depuis le mirador la vue à couper le souffle : en contrebas, la lagune d’un bleu profond, résultat d’un effondrement de cratère il y a bien longtemps et qui d‘après les locaux n’aurait pas de fond (en fait si à 250 mètres). La lagune est dominée par un haut mur de roches verticales qui la rend encore plus impressionnante. Au loin, nous admirons les deux magnifiques sommets enneigés d’Ilizinas nord et sud, par contre le Cotopaxi se cache encore dans les nuages. Et en enfilade, une série de reliefs montagneux. Un décor absolument incroyable !

La fin d’après-midi dans notre pension familiale est tout aussi agréable. Nous partageons notre dîner avec Tim, un allemand qui s’est joint à nous depuis Latacunga, et un couple d’argentins très sympa, German et Veronica (guide à Buenos Aires). Là aussi le moment file, aidé par un repas très bon, et la « soirée » tout en espagnol passe toute seule. Bon on vous avoue comme le dîner est à 18h, à 20h30 nous sommes couchés sous nos 5 épaisses couvertures !

Finalement le poêle ne fonctionnera pas dans la nuit. Malgré ce que nous avaient dit plus tôt nos hôtes, il n’y a pas de bois à brûler. Ce n’est pas grave nous rajoutons une couverture !

 

Dès le lendemain après un petit-déjeuner copieux, nous sommes prêts à entamer notre randonnée dès 7h30. Partir tôt est la sécurité de ne pas marcher sous la pluie.

Nous sommes 5 dans notre équipée sauvage : Tim, Marc, Christine et nous. Les deux argentins restent à la lagune pour faire du kayak mais nous nous promettons de nous retrouver à Baños pour fêter les 30 ans de German.

067 Quilotoa - enfants allant à l'écoleLa vue dégagée sur la lagune et les montagnes alentour est magnifique. En la longeant, nous croisons des enfants en tenues traditionnels qui vont à l’école. Tous les jours ils marchent plus d’une heure pour aller apprendre. Quand ils nous demandent l’heure, ils réalisent qu’ils sont en retard et se mettent à courir facilement en montée à 3800 mètres d’altitude…question d’habitude ! Pour trouver notre chemin, nous suivons les indications du papier que notre hostal Tania à Latacunga nous a remis. Marc grand randonneur des Pyrénées prend le guidage en mains. Mais quand vous lisez « au troisième point sablonneux,  prenez à gauche le sentier qui descend ; là vous croiserez deux rocs, continuez à gauche »…hé bien ce n’est pas évident : nous croisons en effet plusieurs points qui semblent sablonneux, et plusieurs rochers. On finit donc par suivre notre instinct et viser au loin le village de Chugchilan, séparé de la crête de la lagune par un canyon.

 

Au bout d’une heure et demie de marche, surtout en descente, il faut se rendre à l’évidence, nous avons pris le mauvais chemin. Nous voyons une maison de locaux isolée et leur demandons des informations sur la route. L’homme nous dit que la route est plus haute sur la crête et pour la rejoindre, il nous faut donc remonter environ 1h30. On lui demande une autre route mais ses explications ne sont pas évidentes. Nous les suivons quand même et continuons à descendre vers le canyon en contrebas. Arrivés sur une crête, nous hésitons sur le bon chemin, mais en allant à l’est, le risque est de descendre trop bas dans le canyon. Après concertation du groupe, nous décidons d’aller demander au local, suite à sa proposition, de nous accompagner, moyennant 10 dollars, sur une partie du sentier pour nous remettre sur le bon chemin.

 

Avec lui, nous voici plus rassurés, et profitons donc encore plus de la superbe randonnée sous un ciel clair plutôt ensoleillé. Nous descendons à nouveau le flan de montagne recouvert d’une belle végétation et de jolies petites fleurs de montagne, et atteignons le fond du canyon. Là nous traversons la mince rivière, non sans avoir mis les pieds dans l’eau. Nous entamons ensuite une remontée un peu éprouvante (altitude oblige) en direction d’une forêt de pins. A notre grande surprise nous croisons un groupe de 5 lamas domestiques dont un tout jeune. Et là nous tombons sous le charme du jeune lama que nous approchons sans peine. Perrine lui fait même des câlins…en même temps la fourrure du lama est encore plus douce que celle d’une peluche !

 

082 Quilotoa - tous fan du bébé lama


Notre guide temporaire nous quitte sur une route rocailleuse et nous continuons facilement notre randonnée en la suivant. Nous longeons toujours le canyon superbe. La montagne opposée où est perché un village s’arrête d’un coup et se termine en une falaise impressionnante. Les paysages que nous traversons sont vraiment d’une rare beauté.

Après 5h30 d’une belle marche et quelques détours plus tard, nous arrivons à Chugchilan, vraiment très heureux de notre randonnée.

 

Le village a peu d’intérêt mais sa population est authentique et locale. A nouveau nous nous posons dans une pension agréable Cloud Forest à 10 dollars la nuit et les deux repas, et déjeunons pour 1,75 dollars seulement dans un restaurant typique.

Le soir, nous partageons le repas avec Marc, Christine et un couple de français en tour du monde Julien et Sandra. Chacun parle de ses belles aventures de voyage et montagne. Là encore, la soirée passe toute seule et nous allons nous coucher bien tard… au moins 22h30.

 

097 route Chugchilan-SigchosLe lendemain, Marc et Christine retournent vers Quilotoa alors que Tim et nous poursuivons la boucle en nous dirigeant vers Sigchos. Un bus permet de faire cette partie du chemin, mais nous préférons partir de bonne heure pour faire les 5 heures de marche. Le chemin est un peu moins beau que la veille, notamment parce que nous devons marcher sur la route (enfin la piste en terre). Mais le décor reste magnifique, bordé de montagne, vallées verdoyantes avec toujours en contrebas le canyon où coule une rivière.

Finalement après une marche de 4h30 et de peur de rater le dernier autobus de la journée depuis Sigchos pour Latacunga, nous décidons de prendre un bus local…en fait plus qu’un bus c’est un camion où tout le monde est entassé debout à l’arrière. Mais celui que nous arrêtons est un vrai camion à marchandise. Le conducteur et sa femme nous proposent gentiment de nous entasser avec eux dans la cabine et voici que nous finissons la route en véhicule. On réalise alors qu’on avait encore plusieurs heures de marche devant nous et sommes plutôt contents de finir en stop.

Nous arrivons à temps pour prendre le bus direction Latacunga et rentrons enchantés de ces trois jours aux alentour de Quilotoa.

 

 

SUR LE PLUS HAUT VOLCAN DU MONDE

 

Avant de poursuivre notre route vers le Sud de l’Equateur, nous souhaitons voir le Cotopaxi et visiter son parc. Ce volcan de 5897 de mètres est le plus haut du monde. Beaucoup d’agences proposent son ascension en 2 jours. Du haut, la vue sur le cratère et sur les montagnes environnantes a l’air époustouflant. Nous hésitons donc beaucoup à partir à l’assaut de ce volcan, mais finissons par nous convaincre de ne pas le faire. Le coût est assez exorbitant (presque 200$) et le taux de réussite de moins de 50%. Mais surtout, alors que toutes les photos montrent un beau ciel bleu comme nous n’en avons jamais vu depuis notre arrivée, nous avons vraiment peur de ne rien voir car nous sommes vraiment à la pire des saisons. Du coup, nous nous démotivons et l’expérience de voyageurs rencontrés en route nous réconfortera dans notre choix : aucun n’a pu aller jusqu’au sommet à cause du mauvais temps.

 

Nous voulons néanmoins aller voir le Cotopaxi de plus près (en fait le voir tout simplement car à chaque fois que nous sommes passés à proximité, il était dans les nuages) et décidons donc de nous rendre dans le parc du Cotopaxi pour y passer un ou 2 jours. Plusieurs hôtels sont dans le parc et permettent de bien l’explorer. A la jonction avec la Panaméricaine où nous laisse le bus, nous prenons un taxi pour nous mener jusqu'à l’entrée du parc 30 minutes de là. Une fois arrivés, nous visitons l’hôtel conseillé par notre guide, le seul abordable à vrai dire, mais il ressemble plus à un refuge un peu glauque qu’à un charmant hôtel situé dans une nature dense et verdoyante. Nous sommes déçus et changeons donc nos plans. Notre chauffeur de taxi nous a proposé de faire le tour du parc que propose la plupart des agences (visites du musée, du lac et du refuge) pour 20$ chacun (au lieu des 50$ prix en agence) et après réflexion, nous choisissons l’option visite du parc en une journée. Immédiatement notre taxi nous emmène à 1h30 de là au parking du Cotopaxi situé à 4500 mètres d’altitude qui permet d’accéder au refuge. En route nous sommes assez déçus par le parc en tant que tel. Il est vrai que le soleil n’est pas au rendez-vous mais c’est surtout la végétation sèche et pauvre, et les paysages assez moroses qui ne nous emballent pas.

 

104 Cotopaxi - Jocelyn et son fan clubUne fois au parking assez rempli de 4x4 et de bus de locaux, nous nous équipons et entamons les 300 mètres de dénivelé qui nous séparent du refuge. Le chemin est rocailleux, des cailloux et du sable très noir, volcanique. La pente est rude et à plus de 4000 mètres d’altitude, le souffle est court. Nous croisons pas mal de locaux en tennis et sweat-shirt…donc pas du tout équipé pour monter mais ils s’en sortent. En route, des groupes d’adolescentes demandent à Jocelyn de poser sur leurs photos. Jo et son harem de jeunes équatoriennes prennent la pose, ce qui nous permet aussi de faire une pause et reprendre notre souffle. Après 40 minutes d’ascension dans les nuages, nous atteignons enfin le refuge situé à 4810 mètres d’altitude, soit 3 mètres au dessus de notre cher Mont-Blanc…ça c’est fait !  Nous sommes à la limite avec la neige. Il y a vingt ans cette limite se trouvait à 4300 mètres, le glacier a vraiment perdu du terrain.

 

106 Cotopaxi - plus haut que le Mont-Blanc

 

Là pour se féliciter, nous prenons un des meilleurs chocolats chauds…celui sucré et qui réchauffe tout le corps et le cœur après une ascension courte mais éprouvante. Puis nous entamons la descente bien plus facile que la montée mais aussi très glissante à cause du terrain peu stable.

Même si le beau temps n’est pas au rendez-vous nous sommes ravis d’avoir gravi un bout du plus haut volcan au monde le Cotopaxi, et aussi fiers d’avoir atteint notre plus haute altitude, au-dessus du Mont Blanc. Notre record datait de l’Himalaya indien où en bus nous avions passé un col situé à 4550 mètres.

 

La suite de la visite du Parc du Cotopaxi continue mais rien de bien exceptionnel : une lagune pas superbe avec quelques oiseaux, un petit musée archaïque sur les volcans et le parc, et un trajet en taxi 4x4 dans une nature austère. Notre seul petite joie reste d’apercevoir, l’espace de quelques minutes, dans un trou au milieu des nuages, le fameux sommet du Cotopaxi.

 

Il est 15h lorsque notre gentil chauffeur de taxi nous laisse sur la Panaméricaine où nous prenons un bus pour Riobamba au sud. De là nous voulons prendre le fameux train de la Nariz del Diablo…mais ça c’est une autre aventure…

 

Equateur - Andes Equateur - Andes à partir de la photo 56


Publié dans 14-Equateur

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G
<br /> Felicitations les travelers ! 4810 m ca se fete ! Payez vous une bonne biere ou un verre de rouge une fois redescendus ;-)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Encore des aventures! Vous devez en ce moment encore être dans les nuages... avez vous atteint les 5 700 m? beau record déjà que ce 4 810, souvent les 5 000 sont un passage très délicat! En tout<br /> cas, chapeau!! Autant je me sentais capable de vous accompagner aux galapagos, autant là, j'aurais passé mon tour :))<br /> <br /> <br />
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