Des cendres du volcan à la vallée de la longévité
Du 1er au 7 mai
PAS DE NARIZ DU DIABLO MAIS UN VOLCAN ALLUME
Arrivée de nuit à Riobamba et première déconvenue. En effet, le fameux train équatorien qui part de Riobamba jusqu’à la Nariz del Diablo (nom d’une partie de montagne) n’est plus ce qu’il était : le trajet ne commence pas à Riobamba mais à Alausi située à 2h en bus (soit 2/3 de trajet en moins) vu que les voies sont en travaux, le prix a presque doublé (20 dollars pour 2h de trajet aller-retour) et surtout il n’est plus possible de monter sur le toit. Ce qui rendait ce trajet unique était de pouvoir le faire sur le toit du train, mais il y a de cela 2 ans, deux touristes y ont laissé leurs vies.
Bon ben c’est décidé par de « Narine du Diable » en train, mais un petit tour à Baños la ville réputée pour ses activités extérieures. Le hic c’est que la ville est coincée au pied d’un volcan un peu actif et que le 26 avril celui-ci semble s’être réveillé et crache des cendres. Que fait-on ? Comme tout routard qui se respecte, on prend des infos à droite à gauche (locaux et voyageurs) pour savoir ce qu’il en est vraiment. Il semble que le vendredi les rues de la ville étaient recouvertes de cendres, mais samedi habitants et commerçants avaient déjà bien nettoyé. Bon Perrine fait un peu de forcing notamment pour la descente en VTT dont tout le monde parle, et c’est parti pour la ville au pied du volcan !
En arrivant, le soleil est au rendez-vous mais les cendres aussi. Et avec le vent, même s’il en reste peu, nous sommes obligés de mettre des lunettes. La ville nichée entre de jolies montagnes, est cependant très moche car bétonnée. Bon, ne prenons pas de conclusions hâtives. Heureusement, nous trouvons une chambre charmante dans une pension locale au jardin boisé et fleuri.
Lors de notre rapide visite du centre, nous entamons la discussion avec trois français, reconnaissables à leurs sacs à dos Quechua (spéciale dédicace à July). Ils arrivent du Pérou et ont fait la veille le fameux trajet en VTT. Autour d’un déjeuner local très moyen mais à 2 dollars, nous échangeons nos informations de voyage : nous leur parlons de Colombie, Amérique Centrale et nord de l’Equateur, et eux nous parlent du Pérou et du sud du pays.
Avec leurs informations, ils nous dissuadent de faire le trajet en VTT très moyen (malgré quelques jolies cascades) car sur la route. Ils nous aident aussi à y voir plus clair sur la fin de notre trajet en Equateur en nous conseillant ou pas des étapes.
L’après-midi nous marchons une bonne heure pour atteindre le point de vue sur la ville et essayer d’apercevoir le volcan en furie. Nous partons bien sûr équipés de nos lunettes de soleil et des masques que l’hôtel nous a gentiment remis. Ceux-ci nous aident à mieux respirer lors de l’ascension. De là-haut, nous avons une belle vue sur la ville et aussi sur le gros nuage de cendres qui cache le volcan.
Pour fêter notre deuxième déconvenue (Baños nous a déçus mais c’est un avis très personnel), nous nous faisons péter le restaurant français el Jardin de Mariane pour le dîner. Au menu donc : steak au poivre et gratin dauphinois, et en dessert crêpe au chocolat. Le tout devant un magnifique feu de cheminée… un vrai plaisir !
A CUENCA CAPITALE DU PANAMA…LE CHAPEAU
Dès le lendemain nous changeons de cadre et rejoignons après 6h de bus la ville coloniale de Cuenca. L’hostel Los Turistas del Mundo est parfait : peu cher, avec cuisines et salles TV communes et des patrons adorables ! En plus la situation dans une des plus jolies rues de la ville, la Calle Larga, est parfaite. Que demander de plus ?
La Calle Larga nous plait immédiatement avec ses petits bars et restos branchés. Une ambiance un peu parisienne !
Le lendemain c’est sous un beau soleil que nous découvrons la ville. Son centre est petit et donc s’arpente à pied tranquillement. Les rues sont vivantes avec des magasins et restaurants animés, et un chouette mélange de locaux en tenues traditionnelles chapeautés et d’habitants en habits branchés. La vie locale nous plait bien car elle semble authentique.
Quant à la ville, elle est très belle avec ses nombreuses églises, ses jolies façades coloniales et ses places arborées. Nous nous sentons tout de suite bien et tranquilles à Cuenca.
Le lendemain nous le consacrons surtout à visiter le musée du Panama et à faire quelques emplettes. Hé oui, le Panama ne vient pas du Panama mais bien d’Equateur. LE fameux chapeau de paille doit son nom au fait que les travailleurs du Canal du Panama au 19e siècle, originaires d’Amérique Centrale et surtout des Antilles, portaient tous ces chapeaux de paille, bel et bien fabriqués en Equateur (origine exacte : Montecristi un village sur la côte du pays). Voilà pour la petite précision.
Après la visite de trois magasins de Panamas et autre chapeaux traditionnels portés par les indigènes, notre choix se porte sur le magasin Barranco qui offre la personnalisation du fameux chapeau et est en pleine confection des panamas vendus pendant Rolland Garros. Et c’est parti pour une petite heure d’essayages drôles et de customisation de chapeaux en direct live par des artisans vraiment très doués de leurs doigts.
Nous repartons avec un petit carton à chapeaux…heureusement il nous reste moins de 3 semaines de voyage !
VILCABAMBA OU LA VALLEE DE LA LONGEVITE
Après la ville, nous voulons à nouveau nous retrouver dans la nature… pour clôturer notre presque mois de voyage en Equateur, nous décidons de poser corps et esprits dans l’adorable ville de Vilcabamba, située à 1700 mètres dans l’incroyable vallée de la longévité.
Pour optimiser notre séjour relaxation, nous trouvons l’endroit parfait : l’hôtel Izhcayluma (www.izhcayluma.com). Un peu en dehors de la ville, il est perché sur une des montagnes qui entourent Vilcabamba et offre ainsi une vue imprenable sur la vallée magnifique. Certes, le prix de la chambre est au-dessus de notre budget habituel, mais une chambre avec terrasse et hamac, et dans l’hôtel une piscine lagoon, un jardin tropical multicolore et buffet petit-déj inclus dans le restaurant panoramique, cela fait beaucoup de bons points ! alors on n’a pas pu résister !
Et autre gros avantage, le Izhcayluma offre son propre balisage de randonnées dans la vallée, avec cartes et indications écrites offertes à ses hôtes. Parfait pour notre programme nature sportif !
Notre premier soir, nous rencontrons deux charmantes australiennes Brianna et Alyssa en voyage longue durée comme nous. Nous papotons bien et elles nous préviennent d’être vigilants au Pérou parce qu’il leur est arrivé des mésaventures. Ce n’est pas la première fois que l’on entend ce type d’avertissement sur ce pays, mais aussi sur l’Equateur et l’Argentine.
Après un petit-déjeuner costaud le lendemain, nous partons en route pour notre première randonnée de self-guidage. La jeune fille de la réception nous avertit de ne pas continuer sur le « trajet B » si le vent est trop fort, car il y a des passages de cimes avec un sentier de 60cm de large. Nous entamons notre marche sous un beau soleil et passons d’abord dans une forêt, puis rejoignons un chemin rocailleux. Nous longeons un village et une école et là, la vraie ascension commence. Elle nous mène sur une crête qui nous offre une vue à 360° sur la vallée de Vilcabamba et une autre vallée. Le décor est vraiment époustouflant. L’heure du déjeuner est arrivée et c’est dans un pré abrité du vent qui souffle toujours que nous dégustons de bons sandwichs.
Malheureusement ce vent nous empêche de continuer…nous sommes à deux pas de la crête et le sentier est vraiment étroit et les pentes à droite et gauche bien trop inclinés. Nous sommes donc raisonnables et rebroussons chemin, non sans admirer une nouvelle fois la superbe vue. Sur le chemin du retour nous bifurquons sur un autre sentier de randonnée pour prolonger un peu le plaisir.
Au milieu d’après-midi de retour à l’hôtel, nous nous posons sur notre terrasse, tranquilles, les doigts de pied en éventail ! L’occasion d’admirer un superbe arc-en-ciel sur les montagnes que de gros nuages noirs arrosent.
Nous sommes vraiment emballés par cette vallée de la longévité à la tranquillité et beauté extrêmes. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard que de nombreux retraités américains aient choisi cet endroit pour bâtir leurs magnifiques maisons secondaires ou de retraite !
Le jour suivant, rebelote pour une balade. Cette fois-ci nous voulons faire la randonnée qui fait le tour de la fameuse montagne Izhcayluma à la forme très photogénique. La rando commence par l’ascension vers un mirador. Au début nous sommes dans la forêt abrités du vent. Mais lorsque nous sortons du bois, le vent est fort à décorner un bœuf. Bon les vaches qui broutent là n’ont pas l’air de s’en soucier, mais nous, lorsque nous arrivons à flan de montagne le vent nous pousse violemment. Nous sommes à deux pas du mirador, mais une fois de plus les éléments ont raison de nous et nous ne continuons pas notre randonnée, sur les recommandations de l’hôtel et selon notre raison.
Dommage le mirador que l’on aperçoit n’est plus loin et vraiment accessible. C’est bien frustrés que nous redescendons dans la vallée. La balade fut cependant superbe et la vue aussi.
De retour à l’hôtel, c’est l’occasion pour Perrine de faire un massage relaxant fait par les doigts de fée d’une gentille équatorienne. Quand on vous disait vallée de la longévité, on voulait aussi dire vallée de la tranquilité ! Remarquez un massage ultra-relaxant avec la nuit dans le bus pour le Pérou c’est un très bon moyen de dormir comme un bébé.
Car oui ça y est notre séjour en Equateur se termine et c’est de nuit que nous passerons la frontière. Ces trois jours à Vilcabamba nous ont complètement emballés. Et cette vallée merveilleuse fait partie de nos endroits préférés en Equateur et dans l’ensemble de notre voyage.
Equateur - Andes à partir de la photo 109