Sur la route de Bogóta

Publié le par Globelovers

Du 5 au 9 avril

 

 

Nous quittons la côte caraïbe que nous avons longée pendant 4 mois pour notre plus grand plaisir et descendons vers Bogota. Nous nous arrêtons néanmoins pour une étape de quelques jours à mi-chemin dans la ville de San Gil, située à 1100 mètres d’altitude. Nous avons en effet atteint le début de la célèbre cordillère des Andes qui descend jusqu’au sud du Chili et de l’Argentine. Nous ne pourrons malheureusement pas aller jusque là, mais la Colombie, l’Equateur et le Pérou que nous avons prévu de visiter serons déjà plus qu’un aperçu.

La route de Santa Marta à San Gil offre ainsi des panoramas superbes. Nous sommes à une altitude encore basse si bien que le paysage est très vert et boisé. Ce sont donc de belles vues sur le relief environnant, des champs dans lesquels broutent des vaches bien grasses, bref c’est un beau changement de décor.

 

 

LE DEBUT DE LA CORDILLERE DES ANDES

 

Après 11h de bus (ndlr : la Colombie est aussi grande que la France, l’Espagne et le Portugal réunis), nous arrivons à San Gil sans grandes attentes sur cette ville. Nous nous y installons surtout car il s’agit d’une bonne base d’exploration des environs, et de la capitale des sports extérieurs comme le rafting. Mais dès les premières minutes nous sommes charmés par l’atmosphère de cette ville. Construite à flan de montagne, certaines rues en côte n’ont rien à envier à celles de San Francisco. C’est le cas de la rue de notre hôtel notamment, mais heureusement nous arrivons en taxi.

Le lendemain matin, en même temps que nous cherchons un nouvel hôtel (le précédent était bien trop bruyant) nous découvrons San Gil de jour et sommes enchantés par son ambiance. Les rues sont assez étroites, la vie locale animée, les environs montagneux et une atmosphère très agréable se dégage du tout. Pourtant, hormis la place principale et sa cathédrale, il n’y a pas vraiment de bâtiment à admirer. Mais l’activité très locale (notamment le marché très vivant) et l’authenticité de la ville en font un excellent endroit pour passer quelques jours, loin des lieux complètement tournées vers le tourisme.


Après une première journée à se promener dans San Gil, s’imprégner de la vie locale et se renseigner sur les sorties rafting et hydrospeed (que nous ne ferons finalement pas), nous partons le lendemain visiter Barichala, village à 15 minutes en bus, réputé pour être la plus belle architecture coloniale de Colombie.

014 Barichara - el camino realNous commençons par nous rendre au minuscule village de Guane, situé à une dizaine de kilomètres, d’où part El Camino Real une ancienne voie pavée qui rejoint Barichara. A Guane, nous découvrons une jolie architecture coloniale avec des maisons toutes de plein pied peintes en blanc et une place centrale charmante bien déserte. Il y règne un calme reposant. Après ses 3 minutes de visite, nous commençons notre marche sur le chemin historique qui commence directement dans les prés derrière le village. Cette voie nous mène à travers champs dans une jolie vallée peuplée de cactus et d’arbres ; à part quelques vaches et chèvres, nous croisons très peu de personnes. Par contre toutes marchent en sens inverse. La marche est en effet conseillée depuis Barichara car en descente… mais nous, nous sommes des durs alors on a choisi l’effort maximal ! Bon en fait on ne savait pas… Et là, en plein soleil et en montée, on réalise un peu plus notre erreur. Le chemin nous fait longer les prés et nous offre de superbes panoramas sur les montagnes environnantes. Et finalement nous mettons moins de temps que prévu pour arriver au sommet de la colline, à Barichala.

 

A Barichala, affamés nous partons à la recherche d’un restaurant où déjeuner, de préférence pour goûter la spécialité du coin : les fourmis grillées. Celui conseillé par notre guide « el color de hormigas » (ou la couleur des fourmi) est fermé pour rénovation. Comme nous ne trouvons pas d’autres restaurants de ce type, nous nous rabattons donc sur un bon plat de pâtes et des litres d’eau ce qui fait le plus grand bien après l’effort du matin.

La visite de Barichala nous enthousiasme immédiatement : l’architecture complètement semblable à celle de Guane est de type colonial espagnol mais la ville est encore plus photogénique. Imaginez des maisons blanches immaculées, des ruelles pavées, des toits identiques faits de tuiles ocre, une campagne verdoyante, une ville vallonée. Ajoutez à cela une atmosphère hors du temps, des habitants tranquilles et un calme ambiant… vous êtes à Barichala, une ville qui semble ne pas avoir changé depuis 300 ans. La ville a tellement peu évolué qu’elle est le lieu de tournage de nombreux films sur l’époque coloniale et de télénovelas.

 

031 Barichara


Pour avoir un beau point de vue sur la ville et la campagne environnante, nous grimpons encore un peu pour atteindre le haut de Barichala. Nous sommes apaisés par ce panorama très beau. Barichala de par son rythme tranquille, sa beauté coloniale et son authenticité est une visite qui vaut le détour. Nous rentrons donc à San Gil enchantés par notre journée active et culturelle.

 

De retour à San Gil, nous décidons d’écourter notre séjour, de ne pas faire finalement d’hydrospeed mais de filer à Bogota le lendemain matin.

 

 

DE L’OR PLEIN LES YEUX A BOGOTA

 

Sur les conseils de notre ami Pay de Singapour, nous posons nos sacs dans un charmant endroit, le 035 Bogota - la CandelariaMartinik Hostal. Aux commandes : Mikael un routard suisse de notre âge qui a repris l’hôtel depuis à peine 5 jours. Tout de suite nous nous y sentons comme à la maison. Avant la tombée de la nuit nous partons explorer notre quartier de la Candelaria, en plein cœur du centre historique de Bogota. La Candelaria nous séduit par ses belles façades coloniales colorées avec balcons et ses rues animées. Comme cela monte un peu nous avons une vue sur l’immense capitale, dont les quartiers modernes ne nous ont que très moyennement plus sur le trajet en taxi. De nuit avec les lumières c’est tout de suite plus féérique.

Le lendemain nous entamons notre journée musées, non sans avoir mangé un délicieux croissant aux amandes dans une boulangerie française. Le musée le plus réputé est le Musée de l’Or de Bogota, apparemment le plus beau du monde sur ce beau métal précieux. En route, sur la place principale Bolivar, nous remarquons un grand nombre de policiers harnachés comme des CRS…ou plutôt habillés en Robocop. Mais nous n’y prêtons pas plus d’attention.

047 Bogota - musée de l'orNotre visite du musée durera presque 4 heures : en plus d’explications très intéressantes sur les différentes méthodes de fabrication d’objets en or (martelage, oxydation, moule en cire…) ou sur les symboles de ce métal précieux, et le rôle des shamans ou orfèvres autrefois, nous passons surtout notre temps à admirer des milliers (55000 pour être précis) de pièces en or ou dans d’autres métaux précieux, plus incroyablement belles et finement sculptées, les unes que les autres. Ce sont des bols, des bijoux, des parures, des sculptures provenant des cultures colombiennes majeures de la période pré-hispanique. Bref nous ressortons de cette visite de l’or plein les yeux…un coup de cœur. Et forcément Perrine, comme toute femme qui se respecte, rêve de bijoux =)

 

A notre grand étonnement, nous découvrons en sortant une grosse manifestation d’étudiants…nous comprenons mieux la présence des policiers-robocop à chaque coin de rue. Nous apprenons qu’ils protestent contre l’augmentation des coûts des Universités.

Une pause-déjeuner et nous voici repartis pour la visite du musée Botero. Le peintre-sculpteur Botero061 Bogota - musée Botéro est l’artiste colombien le plus mondialement connu…pour ses célèbres œuvres bien rondes ! Les parisiens ont sûrement en mémoire l’exposition de ses sculptures sur les Champs-Elysées il y a quelques années. Le musée de Bogota, sans être exceptionnel, rassemble quelques œuvres intéressantes, notamment la Joconde obèse (un délice), ses animaux, portraits, natures-mortes qui ont toutes la caractéristique d’être démesurément rondes. Sans être grands fans de l’artiste, nous admirons son œuvre avec intérêt.

 

La journée est passée à toute vitesse quand nous rentrons à notre hostel pour le cours de cuisine d’Alex. Alex colombien cuisinier de formation travaille depuis peu au Martinik hostel et ce soir-là il propose de préparer un Ajiaco plat typique de son pays. Nous sommes quatre à suivre son cours mais seulement deux à aller faire les courses alimentaires (les femmes en fait…quand les hommes se reposent…). En fait plus qu’un cours de cuisine c’est un cours d’épluchage de pommes de terre : environ 4 kilos de patates de 4 types différents seront épluchés par nos soins, et pendant ce temps-là Alex prépare le bouillon de poule et le reste des ingrédients. Avant nous faisons un petit apéro fourmis…au départ de San Gil nous avons en effet achetés une boite de fourmis grillées. A notre grande surprise les fourmis ne sont pas du tout petites, au contraire elles sont géantes… en fait, à cette saison les reines des fourmilières sortent pour se reproduire, et sont alors récoltées pour le plus grand plaisir des papilles des colombiens. Bon au final, seule Perrine goûte une fourmi, qui se trouve avoir le goût d’insecte grillé sur l’halogène. Ce n’est pas un délice et elle préfère les petits insectes qu’elles avaient goûtés au Laos. Les autres résidents de l’hostel goûtent avec moins de dégoût, certains trouvent que cela a le goût de popcorn grillé, et d’autres en reprennent une poignée.

Après cet apéro local, et environ 1 heure de préparation en cuisine, nous dégustons avec Alex, l’autre couple de cuisiniers et Mikael le patron très sympa, notre délicieux plat composé d’un bouillon avec morceaux de pommes de terre et de yuca, saupoudrée d’émincé de poulet. Le tout accompagné d’avocats et de riz. La recette qui nous laissait dubitatifs quant à sa saveur, s’avère être savoureuse.

 

Ce n’est pas tout ça mais ce soir nous prenons un bus de nuit pour rejoindre la Zona Cafetera, la jolie région montagneuse où est produit une partie du bon café de Colombie. Avec ce dîner délicieux et un peu lourd, c’est sûr nous allons dormir comme des bébés. Une seule nuit et un peu plus d’une journée à Bogota nous ont laissé le temps d’apprécier cette capitale vivante.

 

033 Bogota - la Candelaria

Publié dans 13-Colombie

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