Au rythme kanak sur Ouvéa

Publié le par Globelovers

OÙ ES-TU OUVÉA LA BELLISSIMA ?

   

Pour rejoindre le superbe lagon d’Ouvéa, il faut enchainer deux vols depuis Lifou via Nouméa. Partis vers 7h de Lifou nous arrivons donc à 11h à Ouvéa. Nous partageons un taxi avec Frank un routard croisé également sur Lifou et posons nos tentes au camping « Cocotiers » à l’extrême sud de l‘ile, sur une partie d’ile jointe par le pont de Mouli.

Ouvéa…l'île est souvent présenté comme l'un des plus beaux atolls du Pacifique (même si ce n'est pas à proprement parler un atoll en raison de son relief).

Imaginez un croissant de lune très fin…voici la forme de l’île d’Ouvéa. A l’ouest elle est bordée par un large lagon et une plage de 25 km de long…une plage de sable fin doré juste parfaitement magnifique et un lagon si bleu transparent qu’on a même du mal à l’imaginer en rêve.

 

070 Ouvea - plage de Mouli

 

Voilà comment on nous a vendu Ouvéa…malheureusement en arrivant, le ciel est plutôt gris, le vent souffle très fort rendant la piscine du lagon agitée avec des moutons, et des algues vertes peu ragoutantes bordent toute la plage….des algues qui de mémoire de calédoniens on n’a (presque) jamais vu.

Pas de chance pour nous alors !! Heureusement chaque voyage réserve son lot de surprises…

 

   

RENCONTRES EN POUCE

   

Sans voiture de location, nous nous mettons au pouce pour nous rendre a l’unique Club de plongée de l’île. Nous disposons de temps sur l’île, c’est pourquoi nous l’avons choisie pour faire nos seules plongées de Nouvelle-Calédonie. Et puis les sites avec tombants et passes sont très réputés pour voir du « gros » (requins, raies). La première voiture qui passe, s’arrête à notre niveau et un accent del soud nous dit : « Vous n’avez pas peur des cannibals au moins» tout en riant. A bord un caldoche et un marseillais, deux ingénieurs de l’aviation civile, nous accueillent à coup de blagues et conseils. Les 2 compères nous invite à se joindre à eux pour se rendre à la fameuse Savonnerie d’Ouvéa. Ca tombe bien nous avions prévu d’y aller pendant notre séjour. Ni une ni deux nous voici embarqués pour une expédition savon. En route on parle des kanaks, de l’ile où en 1988 il y eut le malheureusement fameux massacre d’Ouvéa, des restaurants qu’ils recommandent, etc. Un trajet bien agréable.

 

Une fois à la savonnerie, nous achetons tout un stock de savon au lait de coco, réputé encore meilleur que le savon de Marseille (dixit le Marseillais). La visite en elle-même de la savonnerie est aussi intéressante, grâce aux explications de nos deux compagnons auto-stoppeurs. Les employés n’ont pas l’air pressé de nous vendre leurs produits… ni de les produire. On apprendra d’ailleurs que cette entreprise regorge de contrats possibles à l’export tant ce savon est réputé, mais ne peut pas en honorer le quart malgré des capacités de production suffisante. Il en va ainsi en terre kanak : c’est toute la filière qui n’a absolument aucune intention de se ‘casser la tête‘, du coup même avec un patron énergique qui doublerait les effectifs il manquerait toujours quelque chose (les noix de cocos elles-mêmes, les camions…). Il s’agit donc d’une petite industrie (la seule de l’ile!) qui vivote au rythme kanak. Nous repartons néanmoins les bras chargés de savon… que nous trouverons bien mais en deçà de leur réputation.

 

Sur le chemin du retour vers notre camping, nous nous arrêtons pour réserver des plongées. Nous apprenons que les sorties sont annulées ces prochains jours en raison du vent qui rend la mer très agitée…il ne nous sera donc pas possible de plonger à Ouvéa. Il s’agit d’une grosse déception pour nous, puisque la Nouvelle-Calédonie a vraiment la réputation d’être un des meilleurs spots pour voir du gros. Dommage pour nous…et puis ce n’est pas comme si nous n’avions pas l’occasion d’en refaire ces prochains mois dans d’autres endroits tout aussi merveilleux :-)

 

Après une veillée au camping très sympathique avec Frank et Mathieu, nos voisins de tente, nous nous couchons dans la nôtre que nous avons réussi à abriter sous un faré. Heureusement car avec le fort vent et des piquets plantés dans le sable, elle tient difficilement et à la moindre goutte de pluie, c’est l’inondation assurée.

 

Il n’en sera rien et nous nous levons bien reposés après une bonne nuit le lendemain matin…sans la chaleur dans la tente (merci l’abri)

L’activité principale du jour est d’aller déjeuner, sur les conseils de notre ami marseillais, dans l’hôtel 4 étoiles de l’île (en fait l‘unique hôtel de l‘île!)…en effet il propose des menus déjeuner à peine plus cher que dans les autres restaurants de l’ile pour une qualité bien supérieure.

Nous nous asseyons sur la terrasse qui borde la magnifique plage d’Ouvéa. Après un bon crabe pour Jocelyn et un tartare de poisson pour Perrine, nos plats arrivent. Il ne suffisait pas de les attendre longtemps car on nous sert quelque chose différent de notre commande. Bref, même dans un 4 étoiles on reste en terre kanak…LOL

Ce déjeuner est malgré tout fort plaisant et bon. Et pour la ballade digestive, nous disposons d’une superbe plage de 25 km! En route nous nous arrêtons au dessus du pont de Mouli, qui surplombe la passe de Lifou, réputé pour être le meilleur endroit pour admirer raies et tortues. La mer agitée ne nous permet cependant pas de bien voir en transparence (notamment quand une raie passe sous le pont). Nous arrivons quand même à observer très distinctement plusieurs tortues et surtout un dugong! Le dugong aussi appelé vache des mers (ou lamantin dans les eaux douces) est un gros mammifère qui passe son temps à brouter…et donc vraiment drôle à observer.

 

 

L’HOSPITALITE WALLISIENNE

 

Pour notre dernière journée, nous décidons de visiter le nord de l’ile et d’aller jusqu’au « trou aux tortues ». Nous faisons une première partie du trajet avec des filles de notre camping qui se rendent à l’aérodrome, puis sommes pris en auto-stop par Nikolas, un wallisien à la carrure impressionnante (comme tous). Une fois arrivés au niveau de sa maison, nous allons pour continuer notre tour en pouce quand il nous invite à prendre le café. Nous allons donc chez lui et découvrons sa femme et Massiva, son fils de 4 ans qui en parait au moins 6.

Le café se transforme en en-cas avec poulet grillé, riz et bière (il est 10h du mat’) car nous comprenons vite qu’il serait impoli de refuser (dixit Nikolas: «si tu refuses de manger chez moi, cela veut dire que tu ne m’inviterais pas chez toi»).

 

Lorsque nous sommes pour de bon prêts à partir pour le Nord de l’ile, Nikolas nous propose de nous emmener faire le tour avec sa petite famille. Cela occupera son fils et lui fera du bien de sortir. Nous ne nous faisons pas prier et partons avec eux à la découverte du trou aux tortues (où nous en apercevons plusieurs), puis un petit bain snorkelling, et enfin un petit tour sur la pointe Nord de l’ile.

Au retour, Nikolas nous invite à déjeuner chez lui. Nous voici donc repartis pour un poulet grillé - riz - bière, et trinquons même avec Massiva qui a le droit à sa canette comme les grands (haa ouais quand même!!)

 

093 Ouvea - Nikolas et Massiva

 

Après ce bon et copieux déjeuner, la femme de Nikolas pousse l’hospitalité jusqu’à nous faire un Tupperware pour le diner (poulet-riz) et nous raccompagner jusqu’à notre camping dans le sud, après un autre détour, sur la pointe Sud cette fois.

Nous quittons Nikolas et sa famille à 17h, absolument enchantés par autant d’hospitalité et de gentillesse. Ce sera sans aucun doute une des rencontres fortes de notre séjour, et une excellente façon de conclure notre voyage en Nouvelle-Calédonie puisque nous reprenons l’avion le jour suivant.

 

 

RENCONTRE AVEC LA CULTURE KANAK

 

Notre séjour en Nouvelle-Calédonie s’achève, et nous repartons véritablement surpris par la culture kanak.

Notre compréhension de leur mode de vie s’est en effet amélioré au fil de notre séjour en Nouvelle-Calédonie, et en particulier sur les îles Loyauté où leur culture est beaucoup plus marquée et omniprésente (ndlr : Nouméa et Grande-Terre étant majoritairement habité par les caldoches, les descendants des colons européens).

Les premiers contacts ont été plutôt difficiles : les kanaks sont timides, et s’occuper des touristes est le cadet de leurs soucis. Les prix sont chers, et le service mauvais, voire inexistant. En bons européens, nous avons été en premier lieu parfois agacés. Puis avec le temps, nous comprenons qu’il s’agit simplement de leur mode de vie, tout sauf capitaliste.

Vivant dans une terre d’abondance et collectiviste, où pour manger il leur suffit de plonger pêcher un poisson et grimper au cocotier, les kanaks n’attachent aucune importance à l’argent. En gagner beaucoup ne les intéresse pas pour la plupart, car de toutes façons ils devraient quasiment tout reverser à leur tribu.

Ce que nous prenions au début pour paresse, manque d’efficacité, de fiabilité ou de respect s’est finalement transformé en une belle leçon de vie sur le thème du «il en faut peu pour être heureux vraiment très peu pour être heureux…»

 

 

 

 

Publié dans 05-Nouvelle-Calédonie

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S
<br /> Excellente la famille kanak ! Ce gosse n'a pas 4 ans, ce n'est pas possible comparé aux gosses de mon école !<br /> <br /> <br />
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